VO arabe sous-titrée français
Prix SHASHAT au Festival SHASHAT de Ramallah
Grand prix du meilleur film Mannheim International Film Festival, première en R.F.A.
Prix de l’Organisation internationale Catholique du Cinéma Festival de Carthage JCC
Résumé
Film prophétique et d’une actualité brûlante. Leila étudiante libanaise voyage à travers le temps et l’espace pour réfuter la version coloniale et masculine de l’Histoire présentée par son amoureux Rafic. Son voyage commence sous le Mandat Britannique des années vingt et finit dans la Guerre Civile libanaise. Seul film de cinéma à survoler 80 années d’histoire au Proche Orient d’un point de vue féministe, Leila et les loups procède à l’excavation archéologique de la mémoire collective des femmes palestiniennes et libanaises et révèle leur rôle occulté. Au bout de son voyage Leila réalise que le Patriarcat opprime également les hommes.
à propos de
« Le cœur du film reste la place des femmes durant les conflits armés. Pourquoi ce choix de sujet et quelle importance revêt-il à vos yeux ?
Depuis la nuit des temps, dans le monde entier, on demande toujours aux femmes de « participer » aux changements sociaux, car on a besoin d’elles pour accélérer à la prise de pouvoir. Elles se précipitent, bien trop contentes de quitter leurs rôles traditionnels. Mais dès que la nécessité de leur aide est passée, les hommes oublient qu’elles sont des citoyennes intelligentes et les renvoient cyniquement à leurs casseroles et leurs chaînes d’antan.
Dans Leila et les loups, j’ai survolé huit décennies d’engagement des femmes dans des circonstances historiques variées, des insurrections contre les colons britanniques en Palestine dans les années 1920 à leur participation aux barricades de la lutte armée lors de la guerre civile libanaise, dans les années 1970-1980. C’était une manière de témoigner du prix élevé que les femmes paient pour leur engagement. Elles sont rejetées par la société et abandonnées par leurs amoureux qui préfèrent les mariages arrangés. Elles sont doublement sacrifiées, quel que soit leur bord politique. »
Heiny Srour – Interview pour L’Orient le Jour (tiré du dossier de presse)

Bio
Heiny Srour
Je viens d’une famille libanaise, de confession juive. J’ai débuté comme enseignante et journaliste, tout en bataillant contre les mariages arrangés. J’ai arraché à mon père la permission de bénéficier d’une bourse d’études française pour un Doctorat d’Anthropologie à la Sorbonne. C’était, en fait, un paravent pour mes ambitions cinématographiques car il n’y avait pas de bourse d’études de cinéma pour les femmes à cette époque. J’ai profité de ce passage en France, pour participer à la petite section audiovisuelle, fondée par Jean Rouch à Nanterre.
Entre 1971 et 1974, j’ai réalisé mon premier long métrage, L’Heure de la libération a sonné, tourné en pleine Guerre du Dhofar, insurrection conduite par le Front Populaire de Libération du Golfe Arabe Occupé (FPLGAO), opposé à la présence des troupes britanniques à Oman. Durant le tournage, mon équipe et moi avons franchi à pied 800 kilomètres de déserts et de montagnes, sous les bombes de la Royal Air Force. J’ai pu réaliser ce film uniquement parce le FPLGAO était d’un féminisme extraordinaire, chose rarissime dans la gauche arabe … et ailleurs.
Il a été, en 1974, le premier film réalisé par une femme du « tiers-monde » à être sélectionné au Festival de Cannes. Je ne remercierai jamais assez la Cinémathèque française et le CNC de l’avoir restauré, il y a quelques années. Mais, pour la réalisation de ce documentaire, je m’étais endettée financièrement et c’est comme ça qu’en 1975 je me suis retrouvée sans le sou à Londres lorsque j’ai appris la fermeture de l’aéroport de Beyrouth en raison de la guerre civile. Bloquée sur le sol britannique, j’ai dû apprendre l’anglais et gagner péniblement ma vie.
Filmo :
– Rising above : Women of Vietnam (1995)
– Les Yeux du cœur (1994)
– The singing Sheikh (1991)
– L’heure de la libération a sonné (1974)





