Vendredi 28 novembre – Le Fresnoy (Tourcoing)

Le goût du ciment de Ziad Kalthoum (85 min, 2017) 20H

VO arabe sous-titrée français


Sesterce d’Or – Visions du Réel – Nyon, Suisse

Meilleur Documentaire – Festival du Film de Camden, Angleterre

Meilleur Documentaire – Festival du Film de Hambourg, Allemagne

Résumé

À Beyrouth, des ouvriers du bâtiment syriens construisent un gratte-ciel alors que, dans le même temps, leurs propres maisons sont bombardées. La guerre au Liban est finie mais en Syrie, elle fait encore rage. La nuit, le gouvernement libanais impose un couvre-feu aux réfugiés. Leur seul lien avec l’extérieur est le trou par lequel chaque matin ils sortent pour aller travailler. Coupés de leur pays d’origine, rongés par l’angoisse et l’anxiété, privés des droits de l’homme et du travailleur les plus basiques, ils continuent de vivre. Ziad Khaltoum compose un essai déchirant sur ce que signifie une vie en exil, sans possibilité de retour, dans un monde en guerre. Cadrage précis, montage non académique et embardées oniriques du récit sont les marques de fabrique d’une œuvre cinématographique audacieuse, imaginative et visuellement ambitieuse.

Leur Algérie de Lina Soualem

Séance

Le Vendredi 28 novembre, 20h

En présence du réalisateur

Tarif : 4€

Le Fresnoy – Studio national des arts contemporains
22 Rue du Fresnoy, 59200 Tourcoing

à propos de

Quelles différences faites-vous entre le travail de documentariste et celui de journaliste, à propos de la guerre en Syrie ?
« Après le début de la guerre, on avait des millions d’images tournées par des journalistes, des photos, des articles. Tout le monde voulait parler de la Syrie, montrer des images de la guerre… Le travail des journalistes consiste à enregistrer un événement sans ajout artistique, sans effets ni filtres. Faire un film, c’est travailler sur tous les éléments : le son, l’image, l’histoire, l’accentuation sur l’un ou l’autre personnage, etc. Je pense que les réalisateurs syriens éprouvent une véritable difficulté à faire la part des choses entre le reportage et le cinéma. S’ils filment la guerre en Syrie, ils voudront voir des gens mourir dans leur cadre, un immeuble s’effondrer dans leur champ — mais ces types de sujets et de plans que l’on peut regarder sur YouTube, ou plus généralement sur les réseaux sociaux ou à la télévision, on les voit tous les jours : ils n’apportent rien de plus que ce que l’on connaît déjà. Le cinéma prend ces éléments et les place sur un tout autre niveau que celui du reportage. Grâce à lui, nous pouvons dégager l’aspect psychologique d’une situation, le ressenti des hommes. Dans le reportage, le journaliste et le sujet sont seulement l’un en face de l’autre : rien n’est approfondi, rien ne touche véritablement à la psyché. (…) Mais c’est la manière dont le réalisateur traite le sujet qui est nouvelle et inconnue. Celui-ci a choisi de nous montrer une certaine partie de ce qu’il voit, sous un certain angle, avec sa manière de considérer le contexte. Quand nous parlons de cinéma, il ne s’agit pas simplement de voir quelque chose et de s’informer sur un sujet. C’est bien différent de la télévision et du reportage.»

Entretien extrait de Cinéma par Ballast

Festival

Prix Alkompis Freedom, Festival du film arabe de Malmö (Suède)
Prix Aljazeera Doc Channel, Festival international du film documentaire Aljazeera (Qatar)
Prix du public, Festival du film sur les droits de l’homme Karama (Jordanie)
Mention spéciale, Festival du film documentaire Al Ard (Italie)
Meilleur film Golden Oasis, Festival international du film arabe de Gabès (Tunisie)
Meilleur montage, International Independent Film Awards (Lituanie)
Meilleur long métrage documentaire, Festival Film Dokumenter (Indonésie)
Festival du film indépendant du Soudan
Festival du film arabe de Corée du Sud
Festival du film arabe de San Francisco
Festival du film et des arts palestiniens de Washington DC

Fiche Technique

Allemagne – Liban – Syrie – Émirats arabes unis – Qatar
– Ecriture : Ziad Kalthoum, Talal Khoury & Ansgar Frerich
– Image : Talal Khoury

– Son et mixage : Sebastien Tech & Ansgar Frerich
– Montage : Alex Bajri & Frank Brummundt
– Production : Basis Berlin Filmproduktion & Bidayyat Audiovisual Art

Bio

Ziad Kalthoum
 est un cinéaste syrien, né à Homs en 1981 et diplômé en cinéma à Moscou. Il réalise son premier documentaire Oh My Heart en 2009, dans lequel il suit un groupe de femmes kurdes ayant choisi de vivre dans une société sans hommes. Le film a été censuré en Syrie pour des raisons politiques. En 2012, alors que la révolution syrienne éclate, Ziad Kalthoum commence à travailler sur son premier long-métrage, Le Sergent immortel, tout en faisant son service militaire au sein de l’armée du régime.
Refusant de combattre son propre peuple, Ziad Kalthoum a déserté l’armée syrienne en 2013 et s’est réfugié à Beyrouth où il a commencé à travailler sur Taste of Cement.

Filmo :
– Le Sergent immortel (2014)
– Oh My Heart